Soirée Labo | “DISSONANCE”

Rencontre autour d’œuvres audiovisuelles, déambulation libre et temps de lecture et performance. “Opening a refrigerator is a true war story” (“Ouvrir un réfrigérateur est une véritable histoire de guerre”) écrit l’auteur Viet Thanh Nguyen en 2015.
La guerre est partout, même les gestes les plus anodins y participent. Mais à l’heure où nous sommes pris dans des systèmes qui nous dépassent largement, nous ne vivons pas tous pas dans les mêmes mondes. Des dissonances se mettent en place. En premier lieu entre les personnes : entre ceux qui sont en amont du système et ceux qui sont en aval, entre ceux qui ont des visions polarisées d’une réalité. Mais aussi à l’intérieur de nous-mêmes : entre nos actes directs et leurs conséquences indirectes, entre le réel et son image sur nos écrans. Comment créer des ponts entre les mondes ? Car susciter l’empathie ne suffit pas : il faut l’accompagner, ouvrir des brèches dans les bulles de chacun, être une force qui relie et faire surgir l’humain et le vivant derrière les interfaces, les chiffres ou les idées abstraites. En somme, comment relier les distances ? Dissonances propose une réflexion sur ces décalages si présents aujourd’hui à travers un parcours d’œuvres audiovisuelles.
Avec des moments de lectures, c’est surtout une invitation à la rencontre et la discussion, un encouragement à sortir de nos bulles médiatiques, numériques et sensibles. Un temps humain partagé.

• Liminal 4 est un collectif d’artistes qui se sont rencontré·es à l’École Supérieure d’art de Lorraine.
  Ensemble, nous explorons les seuils invisibles de la perception, nous cherchons à révéler les éléments subtils et imperceptibles de la réalité qui nous entoure. À travers des installations immersives, nous nous intéressons à l’infra-mince, ces phénomènes qui existent, mais qui ne se dévoilent qu’à celleux qui les cherchent.
  La nécessité de faire de l’art liminal se pose aujourd’hui dans un contexte de manque de résonance avec l’altérité et d’une dématérialisation des corps.
  Est liminal ce qui est au seuil, ce qui est au seuil de notre perception, au seuil du sensible. Est donc art liminal ce qui explore, entrevoit, tâtonne, soupçonne par les outils de l’art, un·e implicite, un·e inconnu·e, un·e étranger·e.
  En se faisant ainsi chercheur·euse qui étudie les limites, l’artiste liminal se trouve dans un monde où le sublime l’entoure. Car arpenter une carte sans en connaître ses frontières ni sa propre destination suppose pointer sa propre place. Si petite soit-elle, à l’intérieur d’un ensemble plus vaste. Si l’artiste liminal fait surgir des présences, il ne les cerne jamais complètement.

• LYO.Est a pour objet de développer la diffusion et la création vidéo, ainsi que les formes visuelles, sonores et performatives qui y sont associées. Son but est d’amener à la découverte de ces écritures dans leur dimension multiforme (art vidéo, documentaire de création, cinéma expérimental, installations audiovisuelles, sonores ou multimédia) et de créer des échanges entre différentes pratiques artistiques.
  L’association privilégie les œuvres rendant compte d’une démarche ou d’une écriture singulière, des formes audiovisuelles trop rarement diffusées par les médias grand public : programmer et présenter ces œuvres représente une alternative à la non-diffusion télévisuelle et commerciale. Ces formes originales de présentation et de diffusion introduisent un public diversifié à des univers sonores et visuels rares, et de montrer que l’on peut être spectateur autrement grâce à un dispositif ouvert et convivial.
  En tant que collectif ouvert d’artistes et de bénévoles, les évènements de LYO.Est visent à susciter des rencontres et des échanges avec des vidéastes et leurs œuvres afin d’interroger, d’accompagner et de révéler le potentiel critique de chaque spectateur.