Peintures – Berlin
16 mars > 18 avril 2019
Vernissage : vendredi 15 mars / 18 h 30
Entrée libre
Partenariat Galerie in der Promenade, Fürth
Sa peinture réaliste de paysages urbains nocturnes invite immédiatement à la rêverie, elle traverse vitrines, fenêtres, révèle des intérieurs vides, induit un hors champ d’une richesse infinie que notre imagination et nos souvenirs peuvent combler.
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La Nuit et l’Invisible
Je suis un promeneur, un flâneur. Je me balade la nuit dans les rues de ma ville et regarde le monde qui nous entoure. Ce faisant, je vois la lumière artificielle, les nombreuses couleurs des objets éclairants les plus divers. C’est surtout dans les vitres et dans les vitrines que se multiplient les reflets de ces lumières. Les vitres ressemblent cependant à de fines membranes qui ne laissent que partiellement passer la lumière de l’intérieur vers l’extérieur car elles reflètent en même temps d’autres lueurs en écho. Cette dichotomie de la perception m’interpelle depuis toujours. Même les objets derrière la vitre ne sont jamais complètement visibles, parce qu’ils sont superposés au monde extérieur en miroir. L’ensemble de ce qui apparait finalement sur la membrane de la vitre est l’objet même de ma peinture.
La vitre devient le tableau. Je le peins à l’huile sur toile.
Le verre, cependant, est transparent, non visible. C’est juste un diaphragme, porteur de reflets et de transparence. Cette immatérialité ouvre la voie à un jeu de reconstruction filigrane du regard. La réalité des choses perd son importance.
En contrepartie on observe une nouvelle communauté, un maillage de mondes nouveaux et différents.
Cette interaction est fondamentalement un événement abstrait. Elle a le caractère d’une liquéfaction des solides. La fiabilité du monde disparaît dans la lumière au profit d’une dissolution sonore. Le passage du concret vers l’approximatif, vers l’absent (même l’homme n’apparait plus dans mes tableaux) s’apparente en effet à une modulation musicale.
En conséquence, des sons et des rythmes déterminent l’image et rendent le tableau audible. Dans l’idéal, tous mes tableaux sont des compositions synesthétiques, des images que nous pouvons entendre avec nos yeux.
Ma vision artistique est celle d’une perception élargie de l’ambiguïté de notre être. Ainsi, mon regard sur les réalités intangibles de ce monde s’apparente à une parabole de notre incapacité à comprendre les réalités de manière holistique.
Néanmoins, je cherche toujours dans ma peinture à garder une légèreté, une liberté lyrique et une poésie unique.
Jürgen Durner le 1 février 2019