Gérard Larguier
Du 28 novembre au 16 janvier 2010 à la Galerie Raymond Banas
Gérard LARGUIER Peinture – Paris
Les Mémoires sont-elles excellentes quand, comme le suggérait Montaigne, elles se joignent aux jugements débiles ? Peut-être … peut-être quand elles deviennent Morale de référence. Mais quand elles déroulent leurs engrenages afin de donner sens à la vie et l’intégrer à toute l’imperfection d’exister, à toute la grandeur de douter, à tout l’inachèvement des rêves, à toute l’émotion de se découvrir curieux, elles deviennent alors l’outil premier d’une quête de vivre en réinventant sans cesse la méditation, cette merveilleuse perte de temps permettant d’accéder à la réflexion.
Et dans le labyrinthe des émotions traversées ou frôlées, des non-dits bousculés ou des silences qui perdurent, chacun finira par s’inventer un chemin ne menant à aucune ligne d’arrivée. Car il ne peut y avoir de compétition dans le côtoiement continu du hasard objectif. Surtout quand l’inhabituel prend le familier à témoin et l’oblige à mettre une certaine poésie au destin. Alors, d’arrêt sur image à association d’idées, l’Essentiel sera dit qui donnera à la Vérité une majuscule très aléatoire … et à la mémoire tout un florilège d’histoires à ce raconter.
Le collage
L’homme qui marche est en gènes avec lui-même depuis sa naissance. Mais sa personnalité n’est complète qu’au fur et à mesure des découvertes que son errance traverse et qui se collent – ou qu’il colle – à lui.
Ainsi en est-il du collage en peinture. Il est sève et complément à l’acte de création. Il est tout sauf facilité quand son usage permet à l’œil de s’enrichir d’expériences fortuites, celles qui font la vie et offrent des clefs à l’émotion.
Le collage est aussi l’utilisation de toute la technologie actuelle de l’image (du numérique à l’informatique en passant par la photocopie). Ces techniques donnent à l’iconographie de base une dimension autre en permettant une transformation et un enrichissement du témoignage – froissages, déchirures, décomposition en couleurs primaires, calcination, etc …
La matière
La matière donne à l’œuvre une dimension charnelle en incitant le regard à la pénétration du mystère de la déformation de cette surface plane qu’est la toile. Le collage, aggloméré à ce bouleversement de l’œil, subit ainsi une autre transformation qui accroît son pouvoir d’évocation.
Tout peut-être matière et tout participe au dépaysement de l’œil … des résidus de colle formant comme des alvéoles à la colle en glacis immaculés, des brindilles de bois aux minéraux éclatés, du papier déchiré aux pâtes à modeler classique, etc ….
Il faut ajouter à cela la toile qui se lacère pour mieux faire pénétrer la matière dans l’œuvre. Ce sont comme des strates et du magma que le regard découvre dans une interpénétration abstraction – figuration rendant la lecture déroutante mais aussi parfaitement complémentaire avec le sujet choisi.
L’acrylique
L’acrylique permet, par sa rapidité de séchage, une adaptation parfaite aux différentes techniques déjà citées. Cette peinture est souple et recouvrante, ses tonalités exceptionnelles et liée à certains vernis offre une grande résistance au temps et à la lumière.