Pierre-Henri Chauveau
Du 30 mai au 11 juillet 2009 à la Galerie Raymond Banas
Hudson Piers
Tel un peintre impressionniste obsédé par le même paysage, Pierre-Henri Chauveau photographie depuis cinq ans les vestiges des anciens docks de New-York.
Irrésistiblement attiré par le parfum de désastre ancestral qui persiste sur ces rives de l’Hudson, à chacune de ses méditations devant ce morceau décrépit de l’histoire des États-Unis, il a pétri quelques-unes de ces ruines dans le grain rugueux des pellicules Polaroïds. Après un long processus de maturation dans son atelier de Paris, ces images sont exposées pour la première fois à la Galerie Matignon de Paris.
Enclave à décomposition lente au cœur d’une ville effervescente, les Collapsed Piers de Pierre-Henri Chauveau sont rongés par une lèpre invisible : les poteaux de soutènement des jetées fondent doucement dans l’eau maussade tandis que les carcasses effondrées de dinosaures métalliques se souviennent des millions d’immigrants que les paquebots géants déversaient dans leurs entrailles.
La municipalité new-yorkaise rase jour après jour ces décombres d’un autre âge. Les photos de Pierre-Henri Chauveau leur survivront quelque temps, assez de temps en tout cas, pour méditer sur elles, avec en tête cette phrase fatidique de Francis Scott Fitzgerald : » Toute vie est bien entendu un processus de démolition « .
J.C.