Raphaëlle Boutié
Du 13 mars au 15 mai 2010 à la Galerie Raymond Banas
Raphaëlle Boutié [Peintures – Paris]
Irruptions
« La peinture de Raphaëlle Boutié est énergie pure », pour citer Françoise Monnin, Historienne d’Art, une peinture qui redonne un nouveau champ d’action à l’Action Painting : Les Paysages. Elle en a exposé ses derniers développements dans « Irruptions », une série d’une vingtaine de grands et moyens formats sur le thème de la Minéralité à la galerie CROUS-BEAUX-ARTS fin 2009.
Devant des fonds le plus souvent lumineux, peints avec une légèreté et une profondeur qui évoque Rothko, Raphaëlle Boutié jette comme une écriture exaltante, des faisceaux de lignes colorées, de tracés fougueux, de « drippings inversés » jouant avec la gravité, contenus à grand peine par les bords de la toile. Des montagnes, des océans, des glaciers prennent forme. On « voit » le tableau en train d’être peint, mais on « sent » aussi le paysage et l’émotion qu’il soulève comme une vague. Une peinture de Landscaping, terme qui désigne à la fois le thème et le geste.
C’est une peinture qui a la robuste vitalité, la spontanéité, l’abstraction gestuelle des Expressionnistes Abstraits de l’École de New York, mais qui s’en démarque sur deux points-clé : L’importance du sujet – paysages librement figurés – et le refus du drame existentiel des Expressionnistes. Une peinture positive, fougueuse mais sans violence, qui refuse le « trop beau » décoratif et ne se regarde pas le nombril. Une peinture lumineuse, qui explose en couleurs et répond d’un sourire complice au sourire de ses ciels.
« Irruptions », son exposition à la Galerie CROUS-BEAUX-ARTS a été sa plus grande exposition jusqu’ici, après être passée par MAC2007 et 2008, Réalités Nouvelles, et une série d’expositions personnelles et collectives dans plusieurs galeries à Paris, en Province et en Turquie. La vingtaine de toiles d’ »Irruptions » peint les paysages historiques des impressionnistes – Montagne Sainte Victoire, Aiguilles de Port Coton… – mais aussi des motifs modernes adaptés à son goût explosif de la couleur, à ses formats qu’elle voudrait presque « grandeur nature » : Infinies plages cabo-verdiennes de l’Ile de Sal, secrètes criques helléniques, hissées géologiques des roches bretonnes, icebergs et immensités polaires…Une peinture élémentale.