Tina Gillen
Tina Gillen
Luxembourg – Belgique / Peinture
18 mai > 27 juin 2024
Vernissage : vendredi 17 mai 2024 à 18h30
Entrée libre
«RIVERSIDE»
Tina Gillen est une artiste peintre luxembourgeoise. Elle développe depuis les années 1990 une œuvre picturale animée par les rapports que nous entretenons avec le monde qui nous entoure – que celui-ci soit construit ou naturel. S’articulant autour du paysage et de l’habitat, ses travaux ont souvent pour point de départ des motifs issus d’images photographiques, qu’il s’agisse d’images qu’elle réalise elle-même au gré de ses itinérances, ou qu’elle collecte. Elle les modifie, les simplifie et les associe à d’autres éléments afin d’aboutir à des compositions qui nourrissent à dessein une certaine ambiguïté. Entre abstraction et figuration, construction et improvisation, bidimensionnalité et perspective, ces univers sous tension nous invitent à une réflexion sur la relation étroite qui nous lie à nos lieux de vie.
Pour la galerie de la MCL, Tina Gillen s’est souvenue d’une de ses séries de 2023, ZENNE I-IV, qui se concentre sur une rivière qui traverse Bruxelles : la Zenne. Lorsqu’elle a découvert Metz, Tina Gillen a été inspirée par la façon dont deux rivières (la Moselle et la Seille) viennent entourer et façonner la ville – d’où l’intitulé de cette exposition, RIVERSIDE. ZENNE I-IV a été peinte à partir de représentations fictives se basant sur des vues de l’un des nombreux postes d’aiguillage le long de la Zenne , comme ceux de Lot ou de Halle dans le voisinage immédiat de la capitale bruxelloise. Le paysage changeant de la vallée de la Zenne et le thème des portes d’écluses ont déterminé le motif de cette œuvre en quatre parties : les belles maisons d’éclusiers le long de la Zenne autour de Bruxelles seront démantelées dans les années à venir en faveur de l’expansion et de la reconstruction du lit de la rivière.
Le cours naturel de la Zenne et le lit du canal construit ont constamment interagi au cours de l’histoire, reflétant des problèmes environnementaux tels que la pollution et l’épuration de la rivière. Pour ses peintures, Tina Gillen a utilisé des photographies en noir et blanc réalisées lors de la construction du canal, qu’elle a complété par de nouvelles images de la région reflétant la relation entre la nature et l’industrie. Elle a tenté de rétablir l’équilibre en les fusionnant optiquement. Dans le cadre de cette exposition, Tina Gillen a accompagné ces quatre grandes oeuvres de petites peintures, d’œuvres sur papier et de sérigraphies liées par le motif de l’eau – Chronologie d’une montagne, Iceberg sur le rivage, chute d’eau… Ce sont des œuvres où l’eau est directement ou indirectement présente et définit le paysage. Une sélection qui résonne tout particulièrement avec l’implantation insulaire de la MCL au sein de la ville de Metz.
Pour reprendre les mots de Christophe Gallois, curateur et responsable des expositions au Mudam (Musée d’Art Contemporain du Luxembourg), « Tina Gillen a souvent pensée au Hojoki, ou Notes de ma cabane de moine, de Kamo no ChoMei. Écrit il y a plus de huit siècles, ce texte essentiel de la littérature japonaise résonne étrangement avec notre présent. Dans les premières lignes de son texte, Kamo no ChoMei écrit : Le courant d’une rivière s’écoule sans s’arrêter, mais l’eau n’est pas la même ; l’écume qui flotte dans les remous tantôt disparaît, tantôt renaît, mais ne dure jamais longtemps. Tels sont, en cette vie, les hommes et leurs demeures. C’est une méditation similaire que nous offre Tina Gillen sur la relation étroite qui nous lie à nos lieux de vie, et sur le destin commun que nous partageons avec eux. »