Émilie Peythieu
du 26 Mai au 30 Juin 2012
Émilie Peythieu est née en 1982 à Bordeaux. Elle vit et travaille à Lyon. Elle est diplômée de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Lyon en 2007.
Dans sa pratique picturale, Émilie Peythieu se sert de montages d’images photographiques pour se concentrer sur la représentation de détritus, qui sont à l’image de la vie même, dans le cycle de production des objets par l’homme. La figuration des déchets, résidus et autres morceaux d’une chaîne productive, issus de l’activité humaine et de son flux incessant, procède d’un apparent réalisme qui s’éloigne rapidement des règles classiques de la représentation (perspective, ombres portées, valeurs chromatiques, etc.).
L’artiste travaille par séries (Décharges, 2010, Déchets, 2009) qui accentuent l’effet de prolifération engendré par les formes. Le cadrage, la fixation des détails et l’absence de couleurs font évoluer l’objectivité de ce sujet quotidien et contemporain vers une dimension quasi fantastique.
Encombrant, 2011
Pour Rendez-vous 11, Émilie Peythieu réalise neuf nouveaux dessins au fusain, qui sont réunis afin de former une seule et même image.
En se tournant vers les décharges publiques, ferrailles, chutes de matériaux, Émilie Peythieu entend refléter la société contemporaine dans sa dimension technologique, industrielle.
L’absence des corps dans ses images n’est pas sans analogie avec l’absence de piste son dans un film muet, où le son est pourtant bien visible. Ainsi, les corps seraient « autour » des images, à la fois par le choix du format, proche d’une échelle 1, et par la représentation d’objets figurés qui résultent directement de l’activité humaine et de l’usage de l’outil.
Aimant, 2011
Tout comme ses dessins, la peinture d’Émilie Peythieu se caractérise par une densité des formes, un foisonnement de la composition, ainsi que par la présence de couleurs sous-jacentes qui ressurgissent, « comme issues d’une matrice défectueuse ».
L’idée de « flux » préside à la peinture, et les objets amassés dans les images sont stockés afin d’être traités de nouveau, comme des objets mutants, en devenir.
Ici, les différents plans de représentation et les signes ponctuant la surface picturale invitent le regard à pénétrer dans un espace en chantier, tant dans son sujet que dans sa forme.
Source : Plaquette de l’exposition RDV11 à l’IAC.